Amelie & Atelier Eiffel

La ligne est donc le thème choisi pour la deuxième édition de « Zeuxis hors les murs », jeune galerie qui s’installe pour 4 jours à partir du 17 Novembre 2016 dans un lieu atypique du 7° arrondissement de Paris.

 

6 artistes exclusifs et élégants vont répondre à la question : Pourquoi utilisez vous le motif de la ligne dans vos tableaux ?

Paola Carmen, Claire de Chavagnac Brugnon, Anne Commet, Hélène Durdilly, Tanguy Tolila, et Delphine de Luppé.

 

Avant de mettre un mot sur chacun d’eux, de les différencier, nous pouvons d’emblée affirmer que nous sommes, en présence d’un fort esprit de système :

 

La disparition complète de la figure humaine au profit de la prépondérance du graphisme, de la forme, de l’expressionisme abstrait le plus total, la tendance à l’expressivité par la couleur, la spontanéité du geste, et la fulgurance dans l’acte de peindre, apparaissent irrévocablement sur les cimaises de cette exposition.

La mise en valeur de l’usage de la ligne devient un accessoire discret mais omniprésent de cette abstraction.

Le goût pour le travail de la main qui amène au dessin imprime son trait dans chaque œuvre exposée.

 

On le trouve toutefois de manière inventive et différente dans chaque tableau. Baudelaire qui débuta sa carrière littéraire par la critique d’art, a proclamé tout de suite le primat de l’imagination, la reine de nos facultés, ainsi que la fonction essentielle de la couleur pour l’expression de la sensibilité. Il aurait été content d’être notre complice ici et de constater à quel point les peintures sont fébriles et jouent sur un fil tendu comme les équilibristes, marchent dans le vide, sur des cordes tendues entre deux points.

 

Mais nos six artistes n’hésitent pas aller encore plus loin, en dépassant la pensée baudelairienne, en s’ouvrant aux puissances subversives du rêve, aux régions lumineuses de leurs âmes. Combattant un réel prosaïque, sans nous faire part de leur angoisse d’un monde en mutation, ce en quoi nous ne pouvons que les remercier.

 

Les peintres surréalistes avaient bien compris qu’il y avait une analogie évidente entre le rêve et l’art. Ils ont tenté de la coucher sur la toile, dans des couleurs mêlées.

 

Il y a donc bien dans toutes les peintures exposées, ici le souhait d’atteindre et de dépasser l’harmonie idéale, de revivre en Arcadie, terre de tous les délices, ou à Babylone si elle n’avait pas été depuis si longtemps détruite. Grâce à cette poésie intemporelle, les œuvres génèrent et dégénèrent des images qui font et défont les liaisons de causalité, les relations entre les liaisons.