Ellsworth Kelly vers l’art-objet

Alors que l’espace dans la peinture a déjà commencé à être bouleversé par Picasso dans les années 20, Ellsworth Kelly franchit un pas de plus dans les années 40 : l’oeuvre s’inscrit dans l’environnement architectural où elle est accrochée. Le Centre Pompidou consacre une exposition, quoique petite, bien construite et claire, sur cet acteur majeur de l’abstraction. 


Sa série Window démarrée en 1949 est la parfaite illustration de son approche : d’abord des gouaches sur papier abstraites et géométriques puis des oeuvres-objets faites de tasseau bois et de toile. Deux ou trois couleurs. Sa peinture devient juste le contenu de l’oeuvre. Son objectif est « une observation impersonnelle de la forme », « d’effacer toute ‘signification’ de la chose vue » ; c’est d’ailleurs peut être la raison pour laquelle il ne les signe pas. 


Un nouveau rapport des visiteurs avec les oeuvres apparaît alors, l’oeuvre est à considérer comme un objet, il ne veut pas en faire des « pièges à regard » mais au contraire être le plus honnête possible. 


Cet américain est arrivé en France en 1948 grâce à la loi américaine post-guerre (GI Bill) offrant aux soldats démobilisés le financement de leurs études. Il y restera jusqu’en 1954. L’exposition se concentre justement sur cette période de création (l’artiste fit don de la série Window à Beaubourg l’année de sa mort). Fasciné par les fenêtres parisiennes, 


Nous vous encourageons à venir jeter un oeil par la "fenêtre" avant le 27 mai. Puis d'enchaîner avec Vasarely (rdv la semaine prochaine !).